Communiqué de presse du Collège National des Généralistes Enseignants
A Paris,
le 19 Janvier 2024,
Platform For Data in Primary care – P4DP : le premier entrepôt national de données de santé de médecine générale primé aux talents de la e-santé
Le projet P4DP a remporté hier soir le « prix coup de cœur » (toutes catégories confondues) des talents de la e-santé 2023. Ce concours, coordonné par la délégation au numérique en santé et l’Agence du Numérique en Santé vise à mettre en lumière les projets les plus innovants permettant la transformation du numérique en santé en France.
P4DP est porté par un consortium de regroupant 6 acteurs experts de l’écosystème du soin, de la recherche et des nouvelles technologies est né dans le cadre du plan d’investissements d’avenir France 2030, avec pour dessein d’améliorer la qualité des soins et l’évaluation des pratiques en médecine générale pour soutenir et renforcer le système de soins français.
P4DP en 4 points :
- Utiliser les données de santé de la patientèle des médecins généralistes pour améliorer le parcours de soins français. P4DP ambitionne de rassembler les données en soins primaires de plus de régions françaises, auprès de plus de 2000 cabinets ou structures médicales pluriprofessionnelles. Les données recueillies en consultation et intégrées à l’entrepôt de données de santé permettront d’organiser l’utilisation optimale des données à des fins de recherche et d’amélioration de la qualité des soins.
A partir de plus de 5 millions de données prévisionnelles collectées d’ici la fin 2025, trois types d’applications seront mis en œuvre au travers de P4DP :
- création d’outils de data visualisation à destination des médecins et chercheurs,
- veille épidémiologique,
- identification des patients avec des caractéristiques particulières, pour la prévention ou la recherche.
- Utiliser ces données de santé en soins primaires et les chainer aux données de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie. Outre les bénéfices concrets apportés à l’ensemble de la profession au travers des applications envisagées à dates et celles à imaginer dans le futur, la puissance de P4DP résulte également en sa capacité – grâce au Health Data Hub – à chainer les données de soins primaires aux données de la base principale du Système National des Données de Santé (SNDS), afin d’enrichir ces dernières et contribuer à l’avancée considérable de l’analyse et de l’amélioration de la santé populationnelle.
- Mieux comprendre et analyser les évolutions avec la science des données. L’un des principaux enjeux des prochaines années consiste à construire des algorithmes robustes d’aide à la décision pour les diagnostics et à visée thérapeutique. La science des données, qui est une branche de l’intelligence artificielle, jouera un rôle essentiel dans l’efficacité de la prise en charge des patients. Les applications sont multiples : les dépistages de cancers et les risques cardio-vasculaires, par exemple, devraient ainsi être mieux répertoriés grâce à une définition plus fine des risques. La pharmacovigilance pourrait également bénéficier de cette infrastructure à travers une remontée plus rapide et fiable de l’information. Les patients sortis du parcours de soins pourraient être identifiés et invités à consulter leurs médecins pour en améliorer le suivi.
- Utiliser les données, usages et droits respectés. L’entrepôt de données de santé P4DP repose sur :
– une plateforme technique sécurisée – avec un hébergement souverain – permettant d’accéder à des données faisant l’objet d’un traitement d’anonymisation avancé et contrôlé.
– un cadre réglementaire strict, basé sur un engagement de conformité au référentiel de la CNIL “Entrepôt de Données de Santé”.
– un comité scientifique et éthique qui veille à la qualité scientifique et éthique des travaux, du respect des règles de gouvernance, notamment en ce qui concerne l’information des patients et des professionnels de santé, ainsi que la politique de publication dans les revues scientifiques.
– un portail de transparence est en cours de construction. Bien que certains indicateurs destinés au dépistage ou à l’évaluation des pratiques soient spécifiquement destinés aux médecins, les grandes phases du projet ainsi que des chiffres-clés issus de la collecte des données seront présentés au grand public sous forme dynamique.
Fort du succès rencontré auprès des décisionnaires de labélisation France 2030 et du financement de plus de 9 millions d’euros accordé sur 3 années, Université Côte d’Azur, Université de Rouen Normandie, le CHU de Rouen, le Collège National des Généralistes Enseignants, le Heath Data Hub et enfin Loamics – acteur privé apportant la brique technologie au projet – ont annoncé en mars dernier le lancement officiel du projet et de ses étapes clefs à la presse.
D’ici la fin du premier semestre 2024, P4DP sera en mesure de restituer son outil de visualisation de données « augmenté » destiné aux médecins, de produire ses premiers rapports de veille épidémiologique, et permettre l’accès aux patients ayant des caractéristiques particulières.
L’ensemble des informations relatives au projet P4DP, dont les notices d’information à destination des patients et des professionnels sont disponibles sur le site www.p4dp.fr. En accédant au site, les patients pourront également faire valoir leur droit d’opposition à l’usage et au traitement de leurs données de soins.
A propos des membres du consortium :
- Loamics, représenté par Thierry Chambon, est une société française de deeptech experte du big data et de l’IA, a développé une technologie disruptive de pipelines de traitements de données et de préparations automatisées de données hétérogènes. Cette technologie aujourd’hui unique permet un usage accéléré de la data pour des usages sans limites.
- Le Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE), représenté par le Pr. Olivier Saint Lary, fédère les acteurs de la filière universitaire de médecine générale. Il regroupe 36 collèges régionaux, liés aux facultés de médecine françaises et s’appuie sur un réseau de près de 12.000 médecins généralistes maîtres de stages des universités.
- Le Health Data Hub, représenté par Stéphanie Combes, est un groupement d’intérêt public qui vise à garantir un accès aisé et unifié, transparent et sécurisé aux données de santé pour améliorer la qualité des soins et l’accompagnement des patients.
- Le Département d’Informatique et d’Information Médicales (D2IM) du CHU de Rouen, représenté par le professeur Stéfan Darmoni, un des pionniers de la mise en œuvre d’entrepôts de données de santé, et du développement d’outils sémantiques (lexiques, moteurs de recherche) adaptés à la santé.
- Université Côte d’Azur représentée par le Pr. David Darmon est une des 9 universités françaises « IDEX » intensives en recherche et à fort rayonnement international. Elle adosse l’ensemble de ses missions de formation et d’innovation à l’excellence de sa recherche. Elle est membre fondatrice de l’alliance européenne Ulysseus, porteuse de l’un des quatre Instituts Interdisciplinaires français d’Intelligence Artificielle (3IA) et dotée de partenariats majeurs avec les acteurs nationaux de la recherche.
- Université de Rouen Normandie, forte de sa pluridisciplinarité, est un acteur majeur de la formation et de la recherche en Normandie avec 13 composantes et 37 unités de recherche. Au travers de son UFR Santé, elle est membre fondateur du Campus santé Rouen Normandie au sein duquel elle impulse de nombreux projets de recherche sur le sujet des données de santé numérique en médecine générale notamment avec l’implication du Pr. Matthieu Schuers. Depuis 2020, elle est membre de l’alliance universitaire européenne INGENIUM.