Deuxième cycle des études médicales

I. Principes du deuxième cycle

Il fait suite à la délivrance du diplôme de formation générale en sciences médicales (DFGSM) qui sanctionne les trois années du premier cycle des études médicales validant 180 crédits européens et qui correspond à un niveau licence.

Depuis 2013, la certification à l’issue du deuxième cycle, qui comprend six semestres de formation et valide 120 crédits européens, conduit à la délivrance du diplôme de formation approfondie en sciences médicales (DFASM), équivalant à un niveau master (1).

Le deuxième cycle vise le développement de compétences propres, définies par arrêté : “clinicien, communicateur, coopérateur, acteur de santé publique, praticien réflexif, scientifique, responsable aux plans éthique et déontologique” (2).

L’acquisition des connaissances du programme du deuxième cycle et le développement des compétences attendues doivent permettre aux étudiants d’exercer leurs fonctions en milieu hospitalier ou ambulatoire au cours du troisième cycle qui correspond au parcours de spécialisation.

II. Maquette du deuxième cycle

Le deuxième cycle comprend des enseignements théoriques, et une formation en milieu professionnel, en stages en milieu hospitalier ou ambulatoire.

Les étudiants de deuxième cycle réalisent ainsi 36 mois de stage à mi-temps ou 18 mois de stage à temps plein.

Chaque stage dure quatre à huit semaines à temps plein ou huit à seize semaines à mi-temps, à l’exception des stages dits pré-professionnalisants en DFASM3, introduits par la réforme du 2ème cycle des études médicales de 2021. Ces derniers sont en effet d’une durée de six à douze semaines à temps plein ou de douze à vingt-quatre semaines à mi-temps.

Les étudiants doivent également effectuer au minimum 25 gardes au cours du deuxième cycle (3).

La réforme du 2ème cycle a également modifié l’organisation des épreuves nationales donnant accès au troisième cycle des études de médecine, et les épreuves de connaissance se tiendront désormais en début de DFASM3, avant la fin du mois d’octobre. Des épreuves d’examens cliniques objectifs structurés (ECOS) nationaux se tiendront au cours du DFMAS3 selon un calendrier fixé annuellement par le collège national de gestion (CNG) (4).

III. Stages en médecine générale au cours du deuxième cycle

Tous les étudiants en médecine doivent réaliser au cours du deuxième cycle un stage ambulatoire en médecine générale auprès d’un ou de plusieurs maitres de stage des universités (MSU) agréés pour le deuxième cycle. Sa durée règlementaire est la même que pour les autres stages du deuxième cycle.

Ce stage est obligatoire depuis l’arrêté du 4 mars 1997 modifié relatif à la deuxième partie du deuxième cycle des études médicales, et son caractère obligatoire a été rappelé dans l’arrêté de 2015 (5).

Actuellement l’ensemble des facultés propose ce stage. Malheureusement il n’est pas encore possible de permettre à tous les étudiants de réaliser ce stage au cours de leur cursus.

Les objectifs de ce stage sont les suivants :

  • Appréhender la relation médecin-patient en médecine générale et la place du médecin généraliste au sein du système de santé
  • Se familiariser avec la démarche clinique en médecine générale, la sémiologie des stades précoces des maladies et des maladies prévalentes en ambulatoire : entretien avec le patient, analyse des informations recueillies, examen clinique médical, démarche diagnostique, prescription, suivi d’une mise en œuvre et coordination d’une thérapeutique
  • Se familiariser avec la démarche de prévention et les enjeux de santé publique
  • Appréhender les notions d’éthique, de droit et de responsabilité médicale en médecine générale ambulatoire
  • Appréhender les conditions de l’exercice de la médecine générale en structure ambulatoire, le cas échéant pluri-professionnelle
  • Appréhender la prise en charge globale du patient en liaison avec l’ensemble des professionnels dans le cadre d’une structure ambulatoire de premier recours
  • Comprendre les modalités de gestion d’une structure ambulatoire

Dans le cadre de la réforme du deuxième cycle, des terrains de stage devront être ouverts en médecine générale pour permettre aux étudiants dont le projet professionnel est de choisir le DES de médecine générale de réaliser un stage en DFASM3, d’une durée plus longue que le stage obligatoire pour tous les étudiants, et dit “pré-professionnalisant”. En effet, les choix de stage au cours de la dernière année du 2ème cycle doivent permettre à l’étudiant de construire son projet professionnel (3).

A l’issue du stage, le maître de stage des universités (MSU) agréé et l’étudiant renseignent une fiche d’évaluation. La validation du stage est prononcée par le directeur de l’unité de formation et de recherche médicale, sur avis motivé du ou des maître(s) de stage des universités.

Le ou les Maîtres de Stage des Universités doivent exercer leur activité professionnelle depuis au moins un an pour obtenir l’agrément. Celui-ci est obtenu cinq ans et délivré par le directeur de l’unité de formation et de recherche médicale dont relève l’étudiant, sur proposition du conseil de l’unité de formation et de recherche médicale, après avis motivé du Département de Médecine Générale ou de toute structure équivalente et du Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins.

IV. Modalités de validation du deuxième cycle et d’accès au troisième cycle

A. Principes

L’acquisition des connaissances du programme du deuxième cycle et le développement des compétences attendues doivent permettre aux étudiants d’exercer leurs fonctions en milieu hospitalier ou ambulatoire à l’entrée dans le 3ème cycle des études médicales.

Un contrôle continu et/ou un examen terminal est défini et organisé par l’unité de formation et de recherche de médecine, approuvé par le président de l’université.

La réforme du deuxième cycle a par ailleurs fait évoluer les modalités des épreuves permettant de réaliser le classement national des candidats en vue du choix de spécialité et de subdivision.

Ces épreuves comportent désormais des épreuves dématérialisées se déroulant sur quatre plages horaires de trois heures chacune, composées d’un ensemble de questions isolées et dossiers progressifs pouvant intégrer des problèmes à éléments clés pour trois plages horaires et la quatrième est dédiée à la lecture critique d’article. Ces épreuves ont lieu en début de troisième année du deuxième cycle, avant la fin du mois d’octobre.

Elles ont pour objectif, outre de permettre d’établir un classement des étudiants, de vérifier que chaque étudiant a acquis un niveau de connaissances indispensable à maitriser pour être admis en troisième cycle (6).

Ainsi, la réforme du deuxième cycle a réparti les connaissances du deuxième cycle en deux groupes (6) :

  • Les connaissances de rang A, qui doivent être maitrisées par tout étudiant pour accéder au troisième cycle. Une note minimale est requise pour accéder aux épreuves d’ECOS, et la note attribuée aux connaissances de rang A entre en compte pour la procédure d’appariement.
  • Les connaissances de rang B, qui correspondent aux connaissances plus approfondies et spécifiques à chaque discipline, autrement dit aux connaissances nécessaires pour permettre à un étudiant débutant en troisième cycle d’une spécialité de pouvoir exercer ses fonctions en tant que tel. La note attribuée à ces connaissances de rang B est prise en compte pour la procédure d’appariement.

Les items dont les intitulés de connaissance de rang B feront l’objet d’une pondération pour la procédure d’appariement pour l’entrée dans le 3ème cycle des études médicale ont été répartis par groupes de spécialités, par arrêté du 19 avril 2022, tel que défini en annexe I (7).

La médecine générale est définie comme groupe de spécialité, et 71 items de connaissances lui ont été attribués.

Des ECOS organisés au sein de chaque UFR sont organisés annuellement en fin de chaque année du deuxième cycle, et la réussite de ces épreuves permet la délivrance d’un certificat de compétences cliniques, selon la pondération suivante : 20% pour la note obtenue en DFAMS1, 30% pour celle obtenue en DFASM2 et 50% pour celle obtenue en DFASM3.

Des épreuves nationales au format ECOS comprenant 10 stations sont également organisées au cours de la troisième année du deuxième cycle, dont les résultats sont pris en compte dans la procédure d’appariement pour l’entrée en troisième cycle. Une note minimale de 10/20 est exigée.

Au cours du deuxième cycle, les étudiants doivent recevoir une formation aux ECOS.

B. Programme

La liste des 71 items dont les connaissances de rang B font l’objet d’une pondération pour la procédure d’appariement des étudiants souhaitant s’inscrire en DES de médecine générale est la suivante (7) :

voir la liste

Les domaines d’apprentissage qui feront l’objet d’une pondération pour la procédure d’appariement pour l’entrée en DES de médecine générale sont les suivants :

  • Entretien/interrogatoire
  • Stratégie diagnostique
  • Education/prévention
  • Annonce/information au patient
  • Examen clinique

B. Procédure d’appariement

La procédure d’appariement est nationale, dématérialisée et placée sous la responsabilité du centre national de gestion (CNG).

Pour participer à cette procédure, les candidats doivent avoir validé le DFASM et obtenu la note minimale aux épreuves de validation des connaissances (épreuves dématérialisées) ainsi qu’aux ECOS.

La note minimale exigée pour les connaissances de rang A est de 14/20. La note obtenue aux épreuves dématérialisées, évaluant les connaissances de rang A et de rang B, représentent 60% de la note globale constituant le dossier pour la procédure d’appariement (8).

La note minimale exigée pour les ECOS est de 10/20. La pondération affectée à la note obtenue aux ECOS pour le dossier d’appariement est de 30% de la note globale

Enfin, le parcours de formation est pris en compte, avec un plafond fixé à 60 points, et est pondéré à hauteur de 10% de la note globale (8). Sont pris en compte dans le parcours de formation : le cursus de médecine si une UE supplémentaire facultative est validée, et le cursus hors médecine (validation d’années de formation hors médecine, validation d’un master 1, d’un master 2, d’une thèse d’université, publication d’un article dans une revue avec comité de lecture), l’engagement associatif, pédagogique, social ou la participation aux réserves opérationnelles, l’expérience professionnelle dans tout domaine, et la mobilité linguistique. Le détail des points pouvant être affectés figure en annexe de l’arrêté du 21/12/2021 (8).

La procédure d’appariement repose sur un algorithme alimenté par les différentes notes obtenues par les candidats, pour chacun des groupes de spécialités (9).

Références
  1. Arrêté du 8 avril 2013 relatif au régime des études en vue du premier et du deuxième cycle des études médicales. Article 5. JORF n°0095 du 23 avril 2013.
  2. Arrêté du 8 avril 2013 relatif au régime des études en vue du premier et du deuxième cycle des études médicales. Article 8. JORF n°0095 du 23 avril 2013.
  3. Arrêté du 21 décembre 2021 relatif à l’organisation des épreuves nationales donnant accès au troisième cycle des études de médecine. JORF n°0301 du 28 décembre 2021.
  4. Arrêté du 18 novembre 2015 relatif aux stages accomplis auprès de praticiens agréés maîtres de stage des universités au cours du deuxième cycle des études de médecine. Article 1. JORF n°0269 du 20 novembre 2015.
  5. Arrêté du 18 novembre 2015 relatif aux stages accomplis auprès de praticiens agréés maîtres de stage des universités au cours du deuxième cycle des études de médecine. Article 1. JORF n°0269 du 20 novembre 2015.
  6. Code de l’éducation – Article R632-2-1
  7. République Française. Arrêté du 19 avril 2022 fixant les modalités d’organisation de la procédure nationale d’appariement pour l’accès au troisième cycle des études de médecine. Annexe I. JORF n°0093 du 21 avril 2022.
  8. Arrêté du 21 décembre 2021 relatif à l’organisation des épreuves nationales donnant accès au troisième cycle des études de médecine. JORF n°0301 du 28 décembre 2021.
  9. Arrêté du 19 avril 2022 fixant les modalités d’organisation de la procédure nationale d’appariement pour l’accès au troisième cycle des études de médecine. Annexe I. JORF n°0093 du 21 avril 2022.