|
![]() |
|||||||
|
|||||||
Bonjour, Visiteur
|
|||||||
|
|||||||
CNGE > Espace communication et presse > Lettres et communications du Président > Discours d'accueil de Marisol Touraine par le Pr Vincent Renard au congrès de Lyon | |
Dans cette catégorie: Lettre ouverte du CNGE : L'enseignement de l'homéopathie à l'Université Manifeste pour un système de santé organisé Le CNGE interpelle la Ministre des Affaires sociales et de la Santé sur la réforme du DES Correspondance CNGE et Ministères La vérité des chiffres de la filière ... Lettre du Président à la Ministre du MESR - juin 2013 Lettre du Président à la Ministre des Affaires Sociales et de la Santé - mai 2013 Pour une médecine centrée patient - Lettre du Président du CNGE - Janvier 2013 Pour les Congrès de la discipline - Lettre du Président du CNGE - Juin 2012 Maintenir le cap et poursuivre nos efforts - La lettre du Président du CNGE - Juillet 2011 Fichiers joints: |
Discours d'accueil de Marisol Touraine par le Pr Vincent Renard au congrès de LyonCréé le samedi 24 novembre 2012 Accueil de Mme la Ministre des Affaires Sociales et de la Santé au congrès du CNGE
Madame la Ministre, Je vous accueille au nom de tous les participants au 12ème congrès du CNGE. Je vous remercie de votre présence qui est pour nous un plaisir et un honneur. Vous mesurez au nombre rassemblé dans cet amphithéâtre les attentes de tous ceux qui sont impliqués dans l’enseignement de la médecine générale. Nous sommes là pour vous écouter mais aussi pour vous parler de points que nous estimons vraiment importants. Il ne sera pas question par exemple de ce qui fait les délices d’une actualité parfois factice, comme par exemple les dépassements d’honoraires dont on finirait par croire qu’ils sont nécessaires au fonctionnement du système. Nous sommes là pour vous parler de la médecine générale et de son enseignement qui sont, Madame la Ministre, des leviers qui peuvent influer sur la société pour plus d’égalité dans l’accès aux soins, pour plus d’efficience du système de santé, pour plus d’attention, plus de respect, plus d’humanité. Tous les généralistes universitaires, tous les généralistes impliqués dans l’enseignement notamment en maîtrise de stage, ont parfois l’impression que tout en étant nombreux, investis, dévoués, ils ne sont pas entendus dans les réflexions des tutelles, dans celles de l’assurance-maladie qui auraient probablement à gagner à consulter plus régulièrement les universitaires de la discipline. Le jour où un généraliste universitaire sera en responsabilité dans un cabinet ministériel n’est toujours pas arrivé. Madame la Ministre, nous attirons votre attention sur 7 points : 1/ La reconnaissance de tout le travail accompli depuis 20 ans et notamment ces dernières années - Je rappelle que le Diplôme d’études spécialisées et la formation spécialisée à la médecine générale ont été conçus et mis en œuvre par tous les enseignants de la discipline avec un accompagnement universitaire très hétérogène et historiquement insuffisant. - La filière universitaire de médecine générale a été obtenue après des combats parfois homériques et elle est encore considérée comme une variable d’ajustement des autres disciplines alors qu’il s’agit d’un enjeu majeur d’évolution du système. 2/ Le financement des formations à la maîtrise de stage, seule manière de recruter des professionnels de manière pérenne. Le CNGE et les Départements de médecine générale ont été très efficaces en consacrant beaucoup d’énergie au recrutement et à la formation : au 01/11/2012, nous recensons 6724 maîtres de stage, 5572 pour le 3ème cycle, 2541 pour le 2ème cycle (certains cumulant les deux fonctions). Autant dire que nous avons doublé leur nombre en 4 ans, nous avons encore augmenté de plus de 1000 en une seule année, et sans jamais sacrifier la qualité en imposant notamment la procédure d’une formation préalable. Cette efficacité a été permise par beaucoup de dévouement vu nos moyens humains et par le financement des formations par l’OGC. Nous sommes donc très inquiets car pour poursuivre l’effort nécessaire face à l’augmentation du nombre d’internes, le financement des formations doit être opératoire sur ce mode, et ne pas être simplement constitué d’une ligne budgétaire sur le programme destiné à la rémunération des internes et des maîtres de stage en stage ambulatoire. 3/ Un volontarisme pour le financement de postes de chefs de clinique afin de préparer l’avenir, mais aussi pour le financement de postes d’enseignants associés et titulaires. Madame la Ministre, nous ne pouvons pas fonctionner correctement avec 120 équivalents temps plein (35 titulaires, 160 associés mi-temps) pour gérer les 10000 internes dans le cursus sans compter toutes les fonctions universitaires, les interventions pédagogiques ainsi que le stage obligatoire en 2ème cycle. Si nous ne pouvons pas fonctionner, nous ne pouvons pas former correctement tous les jeunes à la médecine générale dont ils risquent de continuer à se détourner aggravant la crise démographique. C’est en ce sens que nous réaffirmons que les moyens donnés à l’enseignement de la discipline sont une nécessité, un levier au rapport coût/efficacité beaucoup plus intéressant que des mesures ponctuelles d’accompagnement, et en tout cas beaucoup plus efficaces que la récurrence de l’augmentation du numerus clausus qui ne fait qu’augmenter les déséquilibres existants. 4/ L’ouverture de l’université sur l’ambulatoire avec - l’inscription d’une dénomination universitaire de maisons de santé pluriprofessionnelles sur des critères proposés conjointement par le CNGE et la conférence des doyens, - la poursuite du soutien à l’exercice ambulatoire des chefs de clinique avec l’exemple des contrats aidés où la négociation a abouti récemment à leur amélioration, - le financement des déplacements et des hébergements des internes et des externes dans les postes éloignés des CHU. 5/ Le respect de la formation universitaire des internes de Médecine Générale : une véritable formation nécessite l’application du statut de l’interne prévoyant explicitement 2 demi journées de formation sur leurs 11 demi journées hebdomadaires, et je laisse bien sûr aux responsables des internes les revendications sur leur temps de travail hebdomadaire et sur leur repos compensateur, qui sont également liés à notre demande. Il est plus que temps de sortir d’une logique axée sur le fonctionnement des services hospitaliers et d’aller vers une logique de formation disciplinaire si l’on veut que les jeunes deviennent médecins généralistes en exercice. 6/ La cohérence avec les instances scientifiques de la discipline : la commission scientifique du DPC est une instance scientifique et n’est pas destinée à être représentative de la profession voire à refléter certains errements de son histoire. La composante universitaire a déjà décidé de laisser la place à la composante professionnelle au sein du Collège de la médecine générale pour favoriser l’unité, mais elle n’accepte pas que ses représentants en soient exclus ni d’y permettre l’entrée de représentants d’exercices parallèles (MEP), héritage d’un âge marqué par l’absence de formation disciplinaire et de publications scientifiques. 7/ Enfin, la cohérence de la formation et de la définition de la discipline avec le fonctionnement du système de santé. Faute d’un système organisé, d’une vraie reconnaissance du rôle spécifique du médecin généraliste, tous les professionnels peuvent faire du soin primaire en France sans y être formé, avec les effets iatrogènes et inflationnistes que la pratique de soins secondaires en accès direct entraîne, et avec pour corollaire le découragement des généralistes qui eux y sont formés. Les 2 publications du groupe d’enseignants chercheurs parus dans la revue « exercer », nous permettent aujourd’hui de disposer de constats et de propositions pour les soins primaires. Madame la Ministre, notre volonté est aussi à travers nos missions et notre rôle d’enseignants universitaires, d’améliorer l’efficience d’un système de santé dont l’existence est structurellement menacée. Nous vous offrons ces publications, ces constats et ces propositions et nous souhaitons ardemment qu’elles soient prises en compte. Madame la Ministre, merci pour votre venue, merci pour votre écoute sur les 7 points que l’ensemble des enseignants évoque devant vous avec tout leur sérieux, tout leur investissement et toute leur conviction. Madame la Ministre, notre travail a ceci de commun qu’il est au service des patients et de la collectivité, vous comprendrez donc que nous attendons beaucoup de vous. Pr. Vincent Renard Président du CNGE Fichiers joints |