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Conseil Scientifique > Productions du Conseil Scientifique > Communiqués du Conseil Scientifique > L’information faite aux femmes pour le dépistage organisé du cancer du sein est tronquée - Octobre 2016

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L’information faite aux femmes pour le dépistage organisé du cancer du sein est tronquée - Octobre 2016

Créé le mercredi 5 octobre 2016

COMMUNIQUE DE PRESSE DU CONSEIL SCIENTIFIQUE DU COLLEGE NATIONAL DES GENERALISTES ENSEIGNANTS

Montreuil, 5 octobre 2016

L’information faite aux femmes pour le dépistage organisé du cancer du sein est tronquée

D’un point de vue éthique, le médecin doit au patient une information valide, honnête, objective et compréhensible. Toute intervention médicale (préventive, diagnostique ou thérapeutique) doit être accompagnée d’une information complète sur ses bénéfices et ses risques comme énoncé dans la loi du 4 mars 20021.

En France, les documents2,3 mis à la disposition des femmes âgées de 50 à 74 ans pour promouvoir le dépistage organisé du cancer du sein par mammographie ne répondent pas à ces exigences éthiques et légales.

Selon les données de la science, les bénéfices et les risques du dépistage mammographique du cancer du sein sont les suivants4,5 :

  • Pour éviter un décès par cancer du sein, il est nécessaire de dépister 1 000 femmes tous les 2 ans pendant 10 ans.
  • Pour ces 1 000 femmes dépistées :
    • Leur mortalité totale sera identique aux femmes non dépistées.
    • 100 d’entre elles auront une mammographie positive4, suivie d’une biopsie sans cancer avéré par la suite (faux positif), source d’inquiétude, voire de désarroi, et de dépenses inutiles6.
    • 5 femmes atteintes d’une tumeur finalement non évolutive auront une ablation partielle ou complète du sein, ou une radiothérapie et parfois une chimiothérapie. Ces « surdiagnostics » sont des cancers qui n'auraient jamais été découverts en l'absence de mammographie et qui ne se seraient jamais manifestés.
  • Une autre étude a montré que pour 10 000 femmes de plus de 50 ans invitées au dépistage mammographique tous les 3 ans pendant 20 ans, 681 cancers sont détectés, dont 129 sont des surdiagnostics, et 43 décès par cancer du sein sont évités. Pour chaque décès évité, 3 femmes sont diagnostiquées et traitées à tort (surdiagnostic)7.

Les documents officiels visant à le promouvoir mentionnent bien les bénéfices relatifs du dépistage (15% à 20% de réduction du risque de décès spécifique). Ils devraient aussi mentionner la réduction du risque absolu de décès spécifique (0,1%), les risques et effets indésirables du dépistage, en particulier, leur nombre et leur nature (en valeur relative et absolue).

Deux essais randomisés ont montré qu’une information complète, honnête et adaptée réduisait significativement l’intention des femmes de participer au dépistage pour l’un8, et leur participation effective en France pour l’autre9. Ces résultats doivent encourager la décision médicale partagée avec les femmes, afin qu’elles choisissent de participer (ou non) au dépistage. La décision individuelle éclairée, partagée avec un médecin compétent et loyal, est un principe éthique et légal incontournable.

Le conseil scientifique du CNGE demande que l’information des femmes ciblées par le dépistage organisé du cancer du sein soit complète, loyale et compréhensible, en termes de bénéfices et de risques, afin qu’elles s’y impliquent (on non) en toute connaissance de cause.

 

Contacts presse : Vincent Renard 06 25 80 33 29 & Caroline Huas 06 03 43 59 05

 

Références

  1. Journal Officiel de la République Française. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000227015&categorieLien=id
  2. Institut national du cancer. Dépistage organisé du cancer du sein : avantages et inconvénients (29/09/2015). http://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Se-faire-depister/Depistage-du-cancer-du-sein/Avantages-et-inconvenients.
  3. Sancho-Garnier H, Maignien M, Mergier A. La communication pour le dépistage organisé du cancer du sein : avis de femmes. INvS. http ://invs.santepubliquefrance.fr/pmb/invs/(id)/PMB_2163.
  4. Gøtzsche PC, Jørgensen KJ. Screening for breast cancer with mammography. Cochrane Database of Systematic Reviews 2013, Issue 6. DOI:10.1002/14651858.CD001877.pub5.
  5. Gøtzsche PC, Hartling OJ, Nielsen M, Brodersen J, Jørgensen KJ. Breast screening: the facts or maybe not. BMJ 2009;338:446-8.
  6. Heleno B, Thomsen MF, Rodrigues DS, Jørgensen KJ, Brodersen J. Quantification of harms in cancer screening trials: literature review. BMJ 2013;347. http://dx.doi/org/10.1136/bmj.f5334.
  7. Independent UK Panel on Breast Cancer Screening. The benefits and harms of breast cancer screening: an independent review. Lancet 2012;380:1778-86. http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736(12)61611-0.
  8. Hersch J, Barratt A, Jansen J et al. Use of a decision aid including information on overdetection to support informed choice about breast cancer screening: a randomised controlled trial. Lancet 2012;380:1778-86. http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736(15)60123-4.
  9. Bourmaud A, Soler-Michel P, Oriol M, et al. Decision aid on breast cancer screening reduces attendance rate: results of a large-scale, randomized, controlled study by the DECIDEO group. Oncotarget 2016;7:12885-92. http://dx.doi.org/10.18632/oncotarget.7332.

 


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